Le règne de mille années

20Puis je vis un Ange descendre du ciel, ayant en main la clef de l’Abîme, ainsi qu’une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon, l’Antique Serpent,- c’est le Diable, Satan,- et l’enchaîna pour mille années. Il le jeta dans l’Abîme, tira sur lui les verrous, apposa des scellés, afin qu’il cessât de fourvoyer les nations jusqu’à l’achèvement des mille années. Après quoi, il doit être relâché pour un peu de temps.

Dans l’Épître de Pierre, il nous est dit la chose suivante : Mais voici un point, très chers, que vous ne pouvez pas ignorer ; c’est que, devant le Seigneur, un jour et comme mille ans et mille ans comme un jour.[1]Le temps existe depuis le péché, mais le temps en lui-même, n’est rien face à l’éternité de Dieu, car le temps n’existe pas. L’homme appartient encore aux six jours de la Création, immergé dans le septième, celui de Dieu, son éternité, à travers son Fils. De la création d’Adam, au dernier Martyr à la seconde Parousie de Jésus, le temps dans sa globalité,ne sera plus qu’un très bref éclair dans l’éternel maintenant de Dieu. En d’autre terme, c’est comme si l’homme aura été crée en une seule fois. Seul l’Etre de Dieu demeure. Le temps n’existe, que le temps d’une flammèche qui s’échappe du feu. Le temps n’aura duré qu’un seul instant, car tout est contenu en Dieu, Lui, l’Éternel, Celui qui est.

Moïse nous dit bien dans son Psaume : Car mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier qui passe, comme une veille dans la nuit.[2] La Nuit, est la vie de l’homme à la suite de sa faute, perpétrée dans le Jardin d’Eden. Mais après la venue du Fils de l’homme, c’est Jésus qui veille toute la nuit sur le mont des Oliviers, pour nous offrir son Salut couvert de son Sang. Nous vivons dans le temps, sous le Souffle éternel de l’Esprit Saint.

Paul de Tarse nous parle en ces termes : Vous savez même parfaitement que le jour du Seigneur arrive comme un voleur en pleine nuit. Quand les hommes se diront : Paix et sécurité[3]! C’est alors que tout d’un coup fondra sur eux la perdition comme les douleurs de la femme enceinte…[4] Les derniers temps qui doivent consumer l’Iniquité, arrive à grands pas. Dieu parle à Habaquq de la vision futur,comme à Daniel, la vision du bélier[5]. Car c’est une vision qui n’est que pour son temps : elle aspire à son terme, sans décevoir ; si elle tarde, attends-là : elle viendra sûrement, sans faillir. Certains sophistes mettent en doute la parole de Dieu sur le second Retour de Jésus, car il tarde à venir, cette pensée est intolérable. Dieu est Dieu, Il est Fidèle à sa Parole, le temps vient où toute chose s’accomplit sous nos yeux. Et Isaïe nous écrit : Maintenant, va, écris le sur une tablette, grave le sur un document, que ce soit pour un jour à venir, pour toujours et à jamais.

Et même-si le Jour tardait à venir, c ‘est une grande miséricorde de la part du Seigneur, le temps des nations est consommé depuis le Retour des Juifs en terre d’Israël. En 1968, il y eut comme un astéroïde qui chuta sur la Terre et depuis lors, le monde s‘enfonce dans le Satanisme le plus radical, préparant la venue impie de l’Etre Perdu, celui qui réalisera le bref temps de la Perdition.

L’Ange qui descend du ciel est la Vierge Marie qui maîtrise et écrasera la Tête du Serpent avec son pied. La clef de l’Abîme est la volonté toute puissante de Dieu, la permission qu’eut le Satan est terminée, Dieu soumet son juste Jugement, selon son Heure et sa volonté. Dieu sépare le tumulte des flots du démon, de son repos qu’Il nous donne. Le cœur de l’Église est dans le Tabernacle avec Jésus eucharistique. Les mille années d’emprisonnement de Satan est la séparation du parvis du Sanctuaire avec le chœur de l’Église. Comme nous pouvons voir, les gargouilles dessinant des démons et autres chimères hideux sont toujours à l’extérieur des cathédrales. Les démons pleurent en dehors des basiliques, et les Anges de Dieu chantent tout autour du Maître Autel.

Du temps de la splendeur de Rome et de l’Empire de Constantinople, ces deux Cités illustres,[6] était comme un seul corps avec deux poumons, l’une orientale et l’autre Occidentale, c’était l’union pneumatique dans sa perfection, cet belle vision recouvrera son Unité grâce à la seconde Pentecôte qui s’envient à sainte Sophie de Constantinople.

Les scellées et les verrous sont les Décrets de Dieu et leurs exécutions. Sa volonté est irrévocable , le châtiment que Dieu inflige à l’Accusateur est juste et sans repentance. Lucifer ne peut comprendre l’homme car il est pur esprit et que le Fils de l’homme a embrassé le genre humain grâce au voile qu’Il se donna avec un corps. L’homme est le chef-d’œuvre de Dieu, Dieu est tous Intelligence, tout Ouïe, tout Regard, toute Parole et voulut se couvrir de sa Création, pour nous sauver et nous faire revêtir de son éternité et sa Sainteté.

Dieu a offert à l’homme trois puissance, ces Trois, sont pour l’âme une armure contre Satan et ses Légions. Catherine de Sienne nous explique grâce au Père, ce doux mystère : J’ai crée l’âme à mon image et ressemblance, par le fait que je lui ai donné la mémoire, l’intelligence et la volonté. L’intelligence est la partie la plus noble de l’âme…L’affection est nourrie par l’intelligence, et la main de l’amour,… remplit à son tour la mémoire du souvenir de moi et de mes bienfaits. Ce souvenir tient l’intelligence attentive et la préserve de négligence ; elle la rend reconnaissante, en la gardant de l’ingratitude. C’est ainsi que ces deux puissances se prêtent un mutuel appui pour nourrir l’âme dans la vie de la grâce…[7]

La mémoire et l’intelligence peuvent être infestées par le Démon comme un château fort est assiége par un ennemi féroce, mais si les remparts et la grande tour tiennent, le château ne craint rien. La volonté de l’homme, si elle n’est pas corrompue par le péché, pourra tenir aisément les assauts du Démon et se rire de lui comme Dieu avec Léviathan. L’âme qui vit du repos de Dieu est forte de la Force de Dieu. Ce règne de mille années est la paix que peut offrir Dieu à ses Enfants qui sont en guerre contre le Démon et ses Suppôts.

La volonté est portée par la vertu de la persévérance, la persévérance épanche sa soif torride à la Source d’eau vive qui coule du Cœur de Jésus. La persévérance nous fait trouver Celui qui se laisse trouver. La persévérance et la fidélité, les deux piliers de la foi se nourrissent de la grâce de Dieu, dans les mains de son Fils en la Nuée de l’Esprit de Dieu. La volonté de l’homme se conforme à la Volonté du Père, et cet enfant trouve dans son cœur le repos et la paix de Dieu. Le cœur de l’homme est perpétuellement agité par l’angoisse et l’éloignement d’avec Dieu. Seul Dieu peut calmer nos cœurs, les prendre et les poser sur le Cœur de son Fils, c’est la Communion mystique, Dieu avec son Peuple, le Cœur à cœurs, de Dieu aux hommes.

Le nombre mille est parfait, il signifie une très longue durée qui ne finit pas. Chez les Patriarches d’avant le Déluge, personne ne put atteindre l’âge des mille années. Seul Mathusalem fils d’Hénok atteignit le respectable âge de 969 ans.

La première peine capitale, fut la Mort, mort bienheureuse qui nous valut le Sauveur. Irénée de Lion nous donne une magnifique réponse à se sujet dans son « Contre les Hérésies ».

Le feu éternel n’a pas été préparé principalement pour l’homme, mais pour celui qui a séduit et fait péché l’homme et qui est l’initiateur de l’apostasie, ainsi que pour les anges qui sont devenus apostats avec lui…Caïn … ne s’adoucit pas… étendait et multipliait sa faute par cette réponse. Car, s’il était mal de tuer son frère, il était encore beaucoup plus mal de répondre avec une telle audace et une telle effronterie au Dieu qui sait toutes choses…C’est pourquoi aussi Caïn a porté la malédiction…Dans le cas d’Adam, rien de tel bien au contraire…comme s’il eût voulu dire : « Puisque, cette robe de sainteté que j’avais reçue de l’Esprit, je l’ai perdue par ma désobéissance, je reconnais maintenant que je mérite untel vêtement, qui n’apporte au corps aucune jouissance, mais qui le pique au contraire et le déchire…Quant au serpent, Dieu ne l’interrogea pas : il savait qu’il avait été l’instigateur de la transgression. Mais il fit d’abord tomber sa malédiction sur lui, pour en venir ensuite seulement au châtiment de l’homme : car Dieu eut de la haine pour celui qui avait séduit l’homme, tandis que, pour l’homme qui avait été séduit, il éprouva peu à peu de la pitié.

Et c’est aussi pour ce motif qu’il le chassa du paradis et qu’il le transféra loin de l’arbre de vie : non qu’il lui refusât par jalousie cet arbre de vie,… mais il le fit par pitié, pour que l’homme ne demeurât pas à jamais transgresseur, que le péché qui était en lui ne fût pas immortel et que le mal ne fût pas sans fin ni incurable. Il arrêta ainsi la transgression de l’homme, interposa la mort et faisant cesser le péché, lui assignant un terme par la dissolution de la chair qui se ferait dans la terre, afin que l’homme, cessant enfin de vivre au péché et mourrant à ce péché, commençât à vivre pour Dieu.[8]

Le second châtiment, moindre celui-là, fut la réduction de la vie de l’homme : « Que mon esprit ne soit pas indéfiniment responsable de l’homme, puisqu’il est chair, sa vie ne sera que de cent-vingt ans. »[9] Dieu veut nous apprendre l’humilité et l’obéissance. Alors Dieu nous infligea encore un dernier châtiment, ce fut la diversité des langues. Dieu en nous enfermant dans ces trois châtiment, dont le premier est de loin le plus terrifiant, veut faire éclater sa Gloire.

Dans les derniers temps, Il envoya son Fils pour nous sauver de la Mort et nous arracher des griffes du Serpent, le dernier Jour de la Terre qui prélude le grand Jour , le Huitième, la Résurrection éternelle des Hommes.

Et Yahvé dit  : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leur entreprise ! Maintenant, aucun dessin ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns aux autres. Yahvé les dispersa de là sur toute la terre et ils cessèrent de bâtir la ville.[10]

Depuis cette auguste époque et l’effondrement de la ziggurat de Babel, les hommes balbutient en divers endroits, les uns des autres.

Toutefois, l’homme trouva un stratagème pour faire diversion avec Dieu, il bâtit une société-ville universelle avec une langue unique compréhensible pour tous : le Basic English. Cette langue pauvre en littérature fut crée par la Haute Maçonnerie Universelle.

La défaite la plus cuisante du Démon, fut au pied de la Croix. Lorsque qu’il crut vaincre cet Homme-Dieu en le crucifiant et le tuant,’il compris sa grande et définitive défaite. Jésus en mourrant, visitât le Shéol et pris la main d’Adama, sa femme Havvah et tout ceux qui attendaient patiemment notre Bon Dieu. Sa seconde et terrifiante défaite fut la venue dans le Cénacle de l’Esprit Saint de Pentecôte. Les Apôtres parlèrent la langue de Dieu et reçurent le don des langues et tous, comprirent le sermon du Prince des Apôtres. L’autre terrible défaite sera le jugement de l’AntiChrist et du Faux Prophète. Et enfin son propre jugement et sa condamnation en Enfer.

Car si Dieu n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a mis dans le Tartare et livrés aux abîmes des ténèbres, où ils sont réservés pour le Jugement[11] ils attendent dans l’angoisse et la peur. Cet unique événement cosmique se déploiera dans la « Vallée de la Décision ». Dieu, avant ce Jour terrifiant et fulgurant, les laisse en liberté conditionnelle, éprouver les Siens et montrer sans mesure, sa Gloire.

Dieu explique à Jonas, que son intervention sur les Ninivites est pour leur conversion et non leur condamnation. Jonas eut une vision trop humaine concernant la volonté de Dieu, son serviteur regarde trop la Justice divine et non sa Miséricorde. Il ne peut comprendre qu’avec un cœur qui saigne pour son Dieu. Comme dit Irénée, Dieu veut extirper les pierres des cœurs des hommes qui se prosternent sur des pierres-dieux et leur offrir des cœurs de chair. Dieu souffle à Jonas, que son geste salutaire est aussi pour les païens. Dieu donne son amour comme une cascade jaillissant de la montagne, à qui Il veut. Jonas ne se réjouit pas de Ninive sauvée du châtiment funeste. Elle se garda de l’orgueil qu’eût Sodome et Gomorrhe. Le ciel exulte et crie de joie à la vue de la conversion des pécheurs. Cette réjouissance rejoint la parabole de Jésus sur la brebis perdue.

Puis je vis des trônes sur lesquels ils s’assirent, et on remit le jugement ; et aussi les âmes de ceux qui furent décapités pour le témoignage de Jésus et la parole de Dieu, et tous ceux qui refusèrent d’adorer la Bête et son image, de se faire marquer sur le front ou sur la main ; ils reprirent vie et régénèrent avec le Christ mille années. Les autres morts ne purent reprendre vie avant l’achèvement des mille années. C’est la première résurrection. Heureux et saint celui qui participent à la première résurrection ! La seconde mort n’a pas pouvoir sur eux, mais ils seront Prêtres de Dieu et du Christ avec qui ils régneront mille années.

Dans le règne de mille années, la résurrection est la conversion de la personne en son âme dans le temps de l’Église sur la Terre. La béatitude apocalyptique se nourrit de la Parole de Jésus : c’est ainsi, je vous le dit qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre vingt dix neuf justes…

Suivant le discours de la Didaké, Jésus nous enseigne qu’après le règne terrestre de l’Église, viendra pour un Jour la tyrannie en personne. Les démons sont saisis de terreur en regardant ce Jour, le monde ancien va basculer est donner le monde nouveau.

Depuis son jugement au pied de la Croix, Lucifer fait la guerre aux Saints. Dieu utilise ce feu d’enfer pour nous purifier et à la fin, le Démon rassemblera les siens. La Terre entière vaincra le Peuple de Dieu, son corps mystique. Ces derniers connaîtront et vivront la Passion de Jésus sur la Croix. Le combat eschatologique culminera et se situera sur la Croix de Jésus, entre le mont Golgotha et le Saint Sépulcre. Ce sera l’apogée de la Nuit obscur de l’esprit avant la montée du Karmel dans les cieux.