internet isaie serviteur souffrant 53 vie
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c'est un article à explorer
Par Anonyme, le 14.08.2025
??????????????
Par Anonyme, le 30.04.2024
bonsoir ! heureuse d'avoir pu lire un post nouveau sur la situation en terre sainte et sur le " roi mendiant"
Par Anonyme, le 17.01.2024
l'époque où ce genre de site de vraies informations grouillaient sur le net (tout a été effacé!), me manque, j
Par Anonyme, le 23.12.2023
c'est très intéressant !
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Date de création : 28.12.2010
Dernière mise à jour :
14.06.2025
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Comme un surgeon il a grandi devant lui, comme une racine en terre aride; sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits;? objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas.?
Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié.?
Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison.?
Tous, comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin, et Yahvé a fait retomber sur lui nos fautes à tous.?
Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n'ouvrait pas la bouche.?
Par contrainte et jugement il a été saisi. Parmi ses contemporains, qui s'est inquiété qu'il ait été retranché de la terre des vivants, qu'il ait été frappé pour le crime de son peuple??
On lui a donné un sépulcre avec les impies et sa tombe est avec le riche, bien qu'il n'ait pas commis de violence et qu'il n'y ait pas eu de tromperie dans sa bouche.?
Yahvé a voulu l'écraser par la souffrance; s'il offre sa vie en sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il prolongera ses jours, et par lui la volonté de Yahvé s'accomplira.?
A la suite de l'épreuve endurée par son âme, il verra la lumière et sera comblé. Par sa connaissance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes.?
C'est pourquoi il aura sa part parmi les multitudes, et avec les puissants il partagera le butin, parce qu'il s'est livré lui-même à la mort et qu'il a été compté parmi les criminels, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les criminels[1].
J’avais visionné une vidéo sur youtube d’un rav kabbaliste il y aplusieurs années de cela, donnant des cours par caméra sur la kabbale dans le Web. Puis celui-ci témoigne, qu’ayant vu des Protestantes Américaines, et le voyant, elles en furent toute réjouit et bouleversées. Evidemment, elles parlèrent « hélas » du passage du livre d’Isaïe sur le serviteur souffrant (Is. 53, 2à 12). L’ironie du rav fit désillusionné ces pauvres femmes. Elles furent déstabilisées et ne purent répondre qu’en fait, Jésus ne pouvait être Ce serviteur souffrant. Pour eux, bien sûr « Yeshou » et non Yeshoua n’est pas ce serviteur prophétisé par le prince des prophètes. Il est l’Imposteur d’une secte qui n’a que trop durée. Dans leur raisonnement, ils ont raison. Nous, nous sommes de la Gentilité, ces Païens convertis depuis 2000 ans. Ils ont la Thora, la Mémoire, les prophètes sont d’Israël, comme l’Alliance, la Tradition orale etc…
Mais qu’est-ce que la vérité[2] ?
Lisons maintenant plusieurs passages fortement instructifs écrit par Gershom Scholem : … La révélation que Dieu communique au voyant n’est plus ici celle d’évènements particuliers de la fin de l’histoire. Les auteurs d’apocalypses considèrent tout le cours de l’histoire, de son commencement jusqu’à sa fin, et ce sur quoi ils insistent particulièrement est la venue du nouvel éon[3] qui doit se manifester et régner dans le temps messianique. Le pharisien Flavius Josèphe considère Adam, le premier homme, comme un prophète dont la vision embrassait non seulement le déluge de Noé amis aussi le déluge de feu à la fin des temps et qui ainsi dominait toute l’histoire. L’aggada talmudique rapporte des choses semblables : Dieu aurait révélé à Adam (mais aussi à Abraham et à Moïse) le passé et l’avenir, l’éon présent et l’éon final. De même, dans le Pesher d’Habaquq des sectaires de la mer Morte, il est dit que le « prêtre de la fin des jours » (le Messie sacerdotal) sera capable d’interpréter les visions des anciens prophètes touchant toute l’histoire d’Israël, de façon à rendre toutes leurs annonces pleinement manifestes. Selon cette interprétation des visions des anciens prophètes et même dans les Apocalypses, des thèmes tirés de l’histoire contemporaine, relatifs à la situation et aux préoccupations du moment, viennent se mêler étroitement avec des thèmes apocalyptiques et eschatologiques. Ceux-ci sont appliqués aux évènements contemporains et les anciennes images mythologiques se chargent à leur tour d’un contenu utopique[4]…
Ce Messie sacerdotal est Celui qui croit être « ha-Mashiah ». Il aura la Shékinah en Lui, le Nom imprononçable, sans faire de miracle, rien absolument. Il révèlera par la suite une nouvelle Thora, car il sera la rédemption en faisant détruire les kelipot et faire revenir les étincelles sur Israël. Il sera le Talon, le nouveau Moshe tant attendu depuis son fameux discours dans le livre du Deutéronome :
Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi, que vous écouterez. C'est cela même que tu as demandé à Yahvé ton Dieu, à l'Horeb, au jour de l'Assemblée: "Pour ne pas mourir, je n'écouterai plus la voix de Yahvé mon Dieu et je ne regarderai plus ce grand feu", et Yahvé me dit :
"Ils ont bien parlé.? Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai[5].
… Osée, Amos et Isaïe ne connaissent qu’un monde, dans lequel tous les évènements se produisent, y compris les grands évènements de la fin des temps. Leur eschatologie(les sectaires) est de caractère national ; elle parle du rétablissement de la maison de David, alors en ruines, et de la gloire future d’un Israël revenu à Dieu ; elle parle d’une paix perpétuelle, du retour de toutes les nations vers le Dieu unique d’Israël et de leur rejet des cultes païens et idolâtres. Dans les apocalypses, il est question par contre de deux éons, qui suivent l’un après l’autre et se tiennent dans un rapport antithétique : le monde présent et le monde à venir, le règne des ténèbres et le règne de la lumière. L’antithèse nationale entre Israël et les Nations s’élargit en antithèse cosmique. Les domaines respectifs de la sainteté et du péché, du pur et de l’impur, de la vie et de la mort, de la lumière et des ténèbres, Dieu et les puissances qui lui sont hostiles, s’opposent. Un arrière-plan cosmique étendu sert de toiles de fond aux données eschatologiques nationales. C’est dans ce contexte que doit se produire l’affrontement final d’Israël et des Nations et que sont apparues l’idée de la résurrection des morts, celle du paradis et de l’enfer. Au cœur de toutes ces idées, il y a celle d’une rétribution individuelle à la fin des temps, en conséquence des promesses et des menaces adressées à la nation. Ces idées se rattachent toutes étroitement aux anciennes prophéties. Mais les paroles des prophètes, qui sont clairs et directes dans leur contexte originel, deviennent ici des énigmes, des allégories et des mystères, qui ne peuvent être interprétées — pour ne pas dire déchiffrés — que par un discours ou par une vision apocalyptique appropriée. C’est dans ce contexte que le messianisme fait son entrée dans l’histoire[6].
Pour bien se faire comprendre, il faut lire le livre de cet auteur génial, Gershom Scholem : Sabbatzaï Tzevi. Il est très important ce bien saisir toute la porté de tout ce que je montre et démontre. Lorsque G. Scholem révèle cette opposition des deux éons, lumière/ténèbres, Israël/Nations, paradis/enfer, monde présent/monde à venir, les clefs de compréhension son dans son livre : Sababtaï Tzevi. Les deux éons sont d’abord le premier Messie qui doit venir de la Tribu de Joseph, incarnant les ténèbres, et la destruction du monde, puis vient juste après un temps très court, le vrai Messie (des Kabbalistes) de la Tribu de Juda, descendant du roi David, le Rejeton du prophète royale. Il faut avoir la vision kabbalistique et apocalyptique du sefer (livre) d’Isaac Louria précédent la venue de Sabbataï Tzevi(Zevi), entre 1665 et 1666. Cette opposition cosmique se réalise aujourd’hui avec la culture occidentale en temps que Messie descendant de Joseph, fils de Jacob, fils d’Abraham. Cet esprit Occidental, est cet esprit chrétien dégénérescent.
Il ne faut pas non plus oublié la vision messianique du rav kabbaliste Maïmonide, rav, Moïse de Leon, rav Moïse Cordovero et bien sûr l’image du Messie Apostat Sabbataï Tzevi avec (le) son prophète Nathan de Gaza (Nathan Benjamin ben Elisha ha-Levi Ghazzati.
Le messianisme juif est dans son origine et dans sa nature — on ne saurait jamais insister — l’attente de cataclysmes historiques. Il annonce des révolutions, des catastrophes qui doivent se produire lors du passage au temps de l’histoire présente aux temps futurs messianiques. Ce passage est lui-même problématique puisqu’on affirme, comme le faisaient déjà les prophètes Amos et Isaïe, qu’en réalité il n’est pas un passage. Le « Jour du Seigneur » d’Isaïe (chapitre II et IV) est un jour de calamités de la fin…
… Ces cataclysmes et ces visions funestes prennent un tour nouveau et propre dans les visions de la venue du Messie. On les retrouve, en effet, dans l’ère de transformation ou de destruction qui verra naître la rédemption messianique ; c’est pourquoi cette période est regardée dans le judaïsme comme celle des « souffrances de l’enfantement » du Messie[7].
Il y a deux temps, le temps du Messie, et le temps du jugement dernier, temps terrible entre tous. Ce nouvel Eon est ha-Mashiah qui vient. C’est pour cela que nous avons entendu la voix d’Isaac Cadouri en 2005 (mort en janvier 2007 à Jérusalem) que les Juifs de la Diaspora doivent tous faire leur allyia, le retour des juifs de la Diaspora vers Israël. Israël doit voir réuni tous ces Enfants (d’Abraham) juste avant la catastrophe de Gog, roi de Magog, c’est à dire, les Nations Païennes, (l’esprit Occidental, la Chrétienté en particulier).
Le Messie doit venir le moment où il sera le moins attendu.
La plus fameuse(idée) celle qui, par une anticipation extravagante, situe le Messie aux portes de Rome parmi les lépreux et les mendiants de la Ville Eternelle. Cette « histoire rabbinique » vraiment stupéfiante apparaît dès le second siècle, bien longtemps avant que la Rome qui avait détruit le Temple et avait jeté Israël en exil ait fait place à la Rome siège du Vicaire du Christ et d’une Eglise cherchant à l’em-porter par l’affirmation d ‘l’accomplissement messianique. Cette antithèse symbolique entre le vrai Messie assis aux portes de Rome et le Chef de la chrétienté qui y a son trône a été constamment présente à l’esprit des Juifs quand ils ont réfléchi sur le Messie au cours des siècles. On verra à plu-sieurs reprises des aspirants à la dignité messianiques faire le pèlerinage de Rome et aller s’asseoir sur le pont qui fait face au château Saint-Ange pour accomplir ainsi un rituel symbolique[8].
Un des premier Messei fut Shimon Bar Kokhba, mais il ne put aller à Rome assassiné de mort violente au second siècle ap. J.C. et avant lui Theudas qui mourut aussi de façon violente sans connaître Rome. Il y eut Salomon Molkho, un marane, un Juif converti de force au catholicisme. Là aussi nous voyons « la tolérance » des Catholique envers nos Frères aînés Juifs.
Aboulafia que nous allons voir, fut une figure messianique très importante au Haut Moyen Âge. Il fut le fondateur de la Kabbale extatique. IL fut profondément inspiré par la vision de l’eschaton prophétique.
Voici ce qu’il raconte dans le Sefer ha- Edout («Livre du Témoignage »), commentaire d’une de ses compositions prophétiques : « Au cours de la neuvième année (neuf ans avant la composition de ce témoignage) je fus incité par Dieu à me rendre en la grande ville de Rome, comme j’en avais reçu l’ordre à Barcelone l’année de mes trente ans. » Cette mission résonnait comme un puissant présage messianique, car, en croire Nahmanide, le voyage à Rome devait être un des préliminaires à la venue du Messie. Au cours d’une dispute fameuse qui se tint à Barcelone, Nahmanide exprima l’opinion selon laquelle le Messie serait sommé par Dieu de comparaître devant le pape pour lui révéler sa nature :
« … Car ce n’est pas le jour même de sa naissance que Moïse notre maître, la paix soit sur lui, est venu et a délivré Israël ! Ce n’est que lorsqu’il s’est avancé devant Pharaon, sur l’ordre du Saint, Bénit soit-Il, et qu’il lui a déclaré : « Ainsi parle YHVH, Dieu d’Israël : renvoie Mon peuple qu’il est venu à proprement parler. De même, ce n’est que lorsque le Messie viendra devant le pape et lui dira : Renvoie mon peuple, qu’il sera effectivement venu. Or, jusqu’à présent, il n’est point venu et il n’y a absolument pas de Messie[9]. »
Écoutons encore Abraham Aboulafia : Le prophète est nécessairement appelé mashiah car il est oint avec l’huile céleste appelée “huile d’onction“… au moyen de laquelle il utilise les Noms. En fait, il faut que le Mashiah possède deux qualités : il doit premièrement être oint par Dieu au moyen de la prophétie miraculeuse et deuxièmement continuer à être consacré par Dieu et les hommes qui le saluent comme leur grand roi, le plus grand de tous les temps et il règnera sur eux d’une mer à l’autre. Et tout cela est dû à la grande intensité de son adhésion à l’intellect divin et à l’efficacité de sa réception de la puissance, comme cela s’est produit avec Moïse, Josué, David et Salomon. Et la question du Mashiah sera connue de tous et voilà pourquoi il n’est plus besoin d’en annoncer quoi que se soit. En effet il est destiné à se révéler sous peude notre vivant[10]. »
Et encore :
Aboulafia que nous allons voir, fut une figure messianique très importante au Haut Moyen Âge. Il fut le fondateur de la Kabbale exastique. IL fut profondément inspiré par la vision de l’eschaton prophétique.
Voici ce qu’il raconte dans le Sefer ha- Edout («Livre du Témoignage »), commentaire d’une de ses compositions prophétiques : « Au cours de la neuvième année (neuf ans avant la composition de ce témoignage) je fus incité par Dieu à me rendre en la grande ville de Rome, comme j’en avais reçu l’ordre à Barcelone l’année de mes trentes ans. » Cette mission résonnait comme un puissant présage messianique, car, en croire Nahmanide, le voyage à Rome devait être un des préliminaires à la venue du Messie. Au cours d’une dispute fameuse qui se tint à Barcelone, Nahmanide exprima l’opinion selon laquelle le Messie serait sommé par Dieu de comparaître devant le pape pour lui révéler sa nature :
« … Car ce n’est pas le jour même de sa naissance que Moïse notre maître, la paix soit sur lui, est venu et a délivré Israël ! Ce n’est que lorsqu’il s’est avancé devant Pharaon, sur l’ordre du Saint, Bénit soit-Il, et qu’il lui a déclaré : « Ainsi parle YHVH, Dieu d’Israël : renvoie Mon peuple qu’il est venu à proprement parler. De même, ce n’est que lorsque le Messie viendra devant le pape et lui dira : Renvoie mon peuple, qu’il sera effectivement venu. Or, jusqu’à présent, il n’est point venu et il n’y a absolument pas de Messie[11]. »
« Et il a dit que le Messie arriverait immédiatement, car il est déjà né. » Nous pouvons conclure de là qu’Aboulafia concevait également deux étapes dans la carrière du Messie : sa naissance, à l’occasion de laquelle il apparaît comme celui qui est destiné à devenir le Messie, et son avènement. De par sa naissance, il est Messie en puissance. C’est seulement son avènement qui fait de lui un Messie effectif.
D’après certaines sources juives (y compris des sources mydrachiques), le Messie attend son heure parmi les pauvres de Rome… Mais, à la différence de la confrontation entre Moïse et Pharaon, la mission, d’Aboulafia auprès du pape telle qu’il la concevait lui-même n’était ni une épreuve de force ni la démonstration d’une supériorité magique, mais plutôt une compétition spirituelle entre la Kabbale et le christianisme, voire le couronnement du Messie juif par la main du pape chrétien. Si le Messie était perçu comme le roi des Juifs, cette rencontre aurait impliqué que le pape le sacrât comme il l’eût fait pour les autres rois.
« Quand je parvins [à la connaissance] des Noms grâce à la résolution des liens et des sceaux, le Seigneur de toute chose m’apparut, il me révéla son secret et me fit connaître la fin de l’exil et le terme du commencement de la rédemption. Il me contraignit à la prophétie. »
Mais c’est sans aucun doute le célèbre chapitre 53 d’Isaïe sur le juste souffrant, dont on sait comment il sera repris par l’Eglise, qui irait dans le sens de la thèse de Schwarz-Bart :
« Méprisé et abandonné des hommes, être de douleur et habitué à la souffrance… Cependant ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé, et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. »
Bien sûr pour la lecture juive, ce serviteur souffrant ne peut être qu’Israël lui-même, car quel peuple dans l’histoire a porté autant de souffrances ? Cette lecture n’annule pas l’idée que tel ou tel homme vertueux ait pu souffrir dans son existence. Ainsi la vie de Jérémie pourrait être la vie d’un serviteur souffrant. Chez Ezéchiel, nous trouvons une idée approchante, lui qui va perdre sa femme « la joie de ses yeux » afin qu’il éprouve dans son âme le malheur de son peuple qui perdra un jour son Temple « le délice de ses yeux ».
Mais chez Ezéchiel la souffrance d’Israël est aussi considérée comme un hilloul Hashem, une profanation du nom de Dieu, car à cause de son sombre destin, les nations en viennent à penser que Dieu a abandonné définitivement son peuple.
En vérité, il n’y a pas contradiction entre ses deux pôles de la pensée juive, les deux aspects de l’élection sont même indissolubles. C’est pourquoi il ne suffit pas d’assumer la souffrance juive, il faut aussi assumer l’élection, c’est-à-dire s’investir dans l’identité d’Israël selon le triptyque du am israël, Torat Israël, érets Israël[12].
Ainsi, le serviteur souffrant d’Esaïe 53 n’est plus interprété comme une personne, le Messie, mais comme la nation d’Israël. “Prendre conscience de l’essence de l’élection et de la signification de l’alliance doit préserver le Juif de deux risques contraires qui l’ont toujours guetté au cours des âges. Le premier est de s’enfermer dans un judéocentrisme exacerbé, en oubliant qu’être Juif c’est être exemplairement homme et, par là même être éveillé à toute détresse humaine.... Le second risque est de vouloir fusionner avec les autres, réduire le particulier, oublier l’appartenance à Israël.” (Kessler, page 45) Kessler parle aussi de “la conscience messianique du peuple d’Israël” et de son “destin pour assurer la régénération de l’humanité en vue de la paix universelle sous le ‘règne de Dieu’[13] ”.
Et encore :
L’exégèse juive a également rapporté le chapitre d’Isaïe à « quelque autre » figure de l’histoire. Tantôt les rabbins pensent à un individu défini, à un héros de l’histoire juive. Le nom de Moïse revient avec insistance (Sota, 14a). La Bible ne lui attribue-t-elle pas, plus qu’à tout autre mortel, l’éminente dignité d’avoir été le « Serviteur de D.ieu » et ne souligne-t-elle pas aussi que ce fut « à cause du péché des autres » que Moïse dut souffrir jusqu’au sacrifice ? (Exode 32:32). D’autres noms sont proposés (Le Gaon Saadia pense à Jérémie), bien que certains exégètes juifs resteront fidèles à cette interprétation individualiste et historique. Quelques autres ont repris l’hypothèse, précédemment évoquée, d’une peinture autobiographique.
Mais certains rabbins du Talmud voient aussi dans le « Serviteur de D.ieu » un héros de l’avenir, plus précisément le Messie, dont le triomphe ne s’affirmera qu’au prix de multiples souffrances (Targoum Jonathan, Talmud Sanhédrin, 98b, Midrach Ruth Rabba, IV). Cette interprétation « messianique » de la prophétie d’Isaïe est certainement très vieille, elle aussi. Elle est antérieure au christianisme, dont les premiers disciples réinterprétaient, à leur manière, une tradition juive. Précisons ici que cette interprétation subsistera dans le judaïsme même après l’avènement et le triomphe du christianisme, preuve de l’invincible conviction juive qu’aucun des « signes messianiques » ne s’étaient réalisés en Jésus, et que les prophéties bibliques relatives au Messie n’étaient pas encore révolues.
Mais voici une autre exégèse, s’affirmant avec éclat dès l’époque talmudique et gagnant en telle ampleur à travers les siècles que, dès le moyen âge, elle ralliera presque l’unanimité de l’opinion juive, qui lui reste attachée de nos jours encore. Cette exégèse voit dans le « Serviteur Souffrant » non pas un individu, mais une collectivité ; et non pas une collectivité abstraite ou allégorique, mais le Peuple d’Israël « Et pourtant Israël est un peuple pillé et dépouillé : tous, on les a confinés dans les fosses et relégués dans les cachots ; on les a spoilés et nul n’a dit : »Rendez gorge ! » (42:22).
Les notions de souffrance physique, morale et métaphysique, de rédemption, de servitude, de mission, si nettement mise en relief dans notre chapitre d’Isaïe, se retrouvent ailleurs dans la littérature juive, qu’il s’agisse de l’époque biblique ou de la période rabbinique. Or, elles sont, d’une manière très caractéristique,reliées à la condition métaphysique du peuple d’Israël et non à son destin dans l’histoire.
Les prophètes bibliques revendiquent pour leur petit peuple la place suprême ; mais ils savent aussi qu’elle ne sea conquise qu’au prix de terribles souffrances ; et ils savent aussi que ces épreuves ne seront pas endurées pour le seul salut d’Israël, mais pour la rédemption de toute l’humanité, de l’univers tout entier. Les rabbins abondent dans le même sens et ne se lassent point de décrire la redoutable et superbe mission d’Israël. Dans une telle unité de pensée, pourquoi le chapitre d’Isaïe ferait-il exception ? Nous avons d’autant moins de raisons pour l’admettre que le contexte de notre chapitre établit avec évidence que le « Serviteur de D.ieu » n’est autre qu’Israël lui-même :
» Et toi, Israël, mon serviteur,
Jacob, que j’ai élu.
descendance d’Abraham, mon bien-aimé,
Toi, que j’ai pris des extrémités de la terre,
et que j’ai appelé du bout du monde,
pour te dire : « Tu es mon serviteur,
je t’ai élu et ne te dédaignerai point… » Isaïe 41:8-9
« Il m’a dit : « Tu es mon serviteur,
Israël, par qui je me glorifie. » « Isaïe 49:3
« Songe à ceci, Jacob, et toi, Ô Israël, car tu es mon serviteur ; je t’ai formé expressément, toi, pour être mon serviteur : Israël, ne m’oublie pas ! » 44:21
Et d’autres passages encore désignent nommément par Israëlle Serviteur de D.ieu.
On sait que les chapitres 40 à 66 d’Isaïe forment un tout, et il serait d’un exégèse imprudente d’appliquer un terme qui y revient si souvent pour désigner Israël, à tout autre chose, dans un passage particulier.
L’étude intelligente du Texte du chapitre 53 d’Isaïe révèle qu’aucune interprétation ne concorde davantage avec lui que celle qui voit en Israël le sujet du chapitre. Cette étude a été exhaustivement faite au moyen âge par les grands exégètes juifs (Rachi, Ibn-Ezra, David Kimhi, Nahmanide, Abrabanel, etc…). Elle a été présentée par eux, à de nombreuses reprises, et souvent dans des occasions tragiques : les « disputations » théologiques entre l’Eglise et la Synagogue, de l’issue desquelles dépendait parfois l’existence des communautés juives.
Aucune objection philologique n’a jamais prévalu contre l’argumentation minutieuse des rabbins, que nous n’avons pas besoin de présenter ici, car elle a été accueillie par la science moderne ; nous n’avons qu’à renvoyer le lecteur à l’un quelconque des commentaires modernes sur Isaïe : il y trouvera le dépôt des recherches entreprises au moyen âge par les rabbins. (Présentation détaillée des interprétations rabbiniques dans Neubauer-Driver : The Jewish Interpreters on Isaiah 53, Oxford-Londres, 1876-7, 2 vol. Les thèses scientifiques modernes sont exposées dans Ad. Lods : Histoire de la Littérature hébraïque et juive, Paris, 1950, p.465-480).
Enfin, pour que l’interprétation de l’Eglise soit acceptée, il faut croire à une relation entre la prophétie d’Isaïe et la passion de Jésus. Mais il faut croire davantage encore à la « réalité » de cette passion, car si les souffrances de Jésus ne relèvent que du mythe, elles ne peuvent évidemment avoir été prédites. Or, l’authenticité historique de la passion de Jésus est essentiellement question de foi. Les témoignages historiques ne sont pas assez probants pour permettre d’affirmer que cet événement a véritablement eu lieu et qu’il s’est déroulé, dans les circonstances relatées par les Evangiles, en l’an 33 de notre ère.
L’interprétation juive, au contraire, repose sur un fait concret, réel, historique, que nul ne pourrait contester. Israël souffre, « comme un agneau mené à l’abattoir« . La souffrance d’Israël n’est pas concentrée en un moment unique et fugitif de l’histoire ; elle est inscrite dans toutes les dates, en tous les lieux du globe. Les générations successives l’ont éprouvée et y ont perdu leur sang. En plein XXe siècle, elle a été plus réelle et cruelle que jamais, et Israël a mille fois payé pour les autres. Il n’y a pas d’homme actuellement sur terre qui ne puisse, quelle que soit sa foi, se sentir obligé de reconnaître la souffrance d’Israël dans la souffrance du « Serviteur de D.ieu » du 53e chapitre d’Isaïe. S’il est juif, il y verra le commentaire pathétique de ses propres blessures. S’il est non-juif, peut-être se reconnaîtra-t-il parmi ces goyim, ces non-juifs, invités par D.ieu (chap. 52, verset final) à réciter eux-mêmes la prophétie du « Serviteur de D.ieu » et à prendre conscience de leurs responsabilités à l’égard du sacrifice d’Israël. Il dira alors, en pensant à l’attitude des peuples, de chaque peuple, dans les années de tourmente :
(Israël) …retranché de la terre de la vie,
blessé à mort par le péché de mon peuple[14] ! Isaïe 53:8
Alors ce serviteur souffrant, Israël, fils de Dieu ou un homme en ayant l’esprit de Moïse dans la vision messianique Juive depuis plus de 2000 ans ?
Certes, c’est le peuple d’Israël, et lorsque viendra ha-Mashiah, celui qui croit être le Messie Roi sacerdotal de la tribu de David, les Juifs de la Diaspora et Israël s’inclineront face à Lui. Il représente le sommet du Tikoun, c’est à dire la réparation, la Délivrance (Géoula), et la Rédemptioon d’Israël. Il sera le seul à réunir ces étincelles, ces vases brisés au moment de la chute d’Adam. Il sera Adam Kadmon, plus encore que la dixième sephirot de l’arbre dans la Kabbale : KETHER[15].
…Dans les traditions et les religions, elle représente le Dieu suprême, le Père hermaphrodite, le Créateur. Dans un système de pensée, elle peut être assimilée au postulat de départ, le concept-clé qui n'a pas d'antécédent et qui permet au système de se déployer[16]…
Il est évident que ce serviteur souffrant est le Messie sacerdotal tant attendu.
Au cours de l’histoire, il s’est produit cependant un développement de l’image du Messie. Les courants du messianisme que j’ai exposés peuvent jeter sur ce point une vive lumière. Je songe au dédoublement de la figure du Messie, qui se partage en un Messie de la maison de David et en un Messie de la maison de Joseph. L’idée du Messie, fils de Joseph, a été longuement exposée, il y a quelques années, dans un ouvrage très intéressant de Seigmound Hurwitz, qui a cherché à expliquer son origine en recourant à des expli-cations psychologiques. Je pense cependant qu’on en comprend mieux la pensée en partant des deux courants du messianisme comme nous le faisons ici. L e Messie, fils de Joseph, est le Messie qui meurt, emporté, dans la catastrophe messianique. Les évènements catastrophiques s’accumulent autour de lui. Il combat et il finit dans l’échec — mais il ne souffre pas.
Laprophétied'Isaïerelativeauserviteursouffrantde Dieuneluiajamaisétéappliquée.Ilestunrédempteurquinerachèterien,surquiseulementseconcentrelecombatfinalaveclespuissancesdecemonde.Safincoïncideaveclafindel'histoire.Al'opposé,danscepartagedesrôles,c'estsurleMessie,filsdeDavid,queseconcentrenttouslesaspectsutopiques.Il est celuienquilemondenouveauvientaujour,quivaincunefoispourtoutesl'Antéchristetreprésenteainsilecôtépositifdeceprocessuscomplexe.Onconstatequelorsquelesdeuxcourantsdumessianismeétaientindépendants,cetteidéedeladoublefigureduMessieétaittrèsvivantedanslesmilieuxapocalyptiquesmessianiques.Ceciestvraiencorepourlejudaïsmerécent.Maislorsquecedualismeétaitatténué,l'idéedeladoublefigureduMessies'estompait,etlafigureduMessie,filsdeJoseph,devenait alors superflue et incertaine[17].
Ce Messie Roi sacerdotal, fils de Joseph, serait-il le Dajjal pour les Muslims, l’AntiChrist pour les Chrétiens le règne de Kali Yuga chez les Hindouistes,, le Ragnarock chez les vikings, etc… ?
Ou bien une figure d’un Messie fils de David conquérant, reconstruisant le IIIème Temple, selon la vison d’Ezéchiel. Ce Messie Roi avec la caractéristique du fils de Joseph, ayant part à toutes les calamités et les catastrophes apocalyptiques qui précipitent non dans l’immanence mais la transcendance des Divins Décrets de Dieu, la fin du monde. Ce Messie double s’opposera au réel Messie crucifié, Jésus, le dénonçant comme l’Imposteur.
Il ne faut pas oublié chez les kabbalistes, que Jésus est le réincarnation du Nahash, c’est à dire l’Antique Serpent :
Petits enfants, voici venue la dernière heure. Vous avez ouï dire que l'Antichrist doit venir; et déjà maintenant beaucoup d'antichrists sont survenus: à quoi nous reconnaissons que la dernière heure est là…
Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ? Le voilà l'Antichrist! Il nie le Père et le Fils.? Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père. Qui confesse le Fils possède aussi le Père[18].
Il est déjà en bute contre Jésus le Messie, vrai Dieu, fils de l’Homme. Ce Messie Roi est un homme possédé de l’esprit, homicide dès l’origine, le Séraphim tombé comme la foudre. Il est homme ayant un ange gardien. S’il est homme, il aura connu la souffrance, et comme il est prédestiné, il aura beaucoup souffert. C’est un messie usurpateur, mais ayant gouté à l’endurance de la souffrance. La possession de Satan/Aïlel Ben Sharar, étoile du matin, fils de l ‘Aurore, est une épreuve terrible et éprouvante.<