Homosexualité et pouvoir au Vatican.

de Gianluca Di Feo

Une toile d'araignée de chantages conditionne les sommets du Saint-Siège. Avec des ramifications qui ont échappées même à l'instruction interne commandée par Ratzinger. Et au centre, est toujours l'IOR. Voilà ce que combat François.

L'Espresso, 18 luglio 2013

Au début il semblait que les coups bas partaient des parties souterraines, les poisons qui débordaient des brèches des murs des Leonine[1]. Ensuite les soupçons se sont consolidés suite aux indiscrétions qui ont en rapport avec l'enquête choc commencée par Benoît XVI.

Maintenant les nouvelles apprises par le pape Francesco sur le passé du monseigneur Battista Ricca semblent fermer le cercle, il y a quelque chose de diabolique : le lobby gay en Vatican existe, fort, enracinée autour de la gestion des affaires et des chantages.

Le sacrilège de deux commandements - ne pas voler et ne pas commettre d'actes impurs - se poursuit à l'ombre de Saint-Pierre, en tissant des passions mondaines et intérêts économiques dans une toile d'araignée perverse qu'il apparaît aussi solide jusqu'au sommet de l'IOR et défier l'autorité du pape, est un péché d'omission sans précédents.

Le nouveau pontificat connaît le « Relationem », le rapport conclusif sur la Curie, rédigé par trois cardinaux investigateurs nommés par son prédécesseur. Une enquête méticuleuse qui a durée huit mois, menée par des figures de premier plan comme Juliàn Herranz, Salvatore de Giorgi et Jozef Tomko, l'austère guide de l'intelligence vaticane dans la phase finale de la Guerre froide.

Dans la radiographie des faits qui déchiquetait la crédibilité du Saint-Siège, parmi les documents répandus du Corvo, les trahisons même du majordome personnel du pape, le défi sur la discrétion des coffres cachés de l'Institut des Œuvres Religieuses, les trois enquêteurs avaient déterminé les deux maux qui déchirent le Vatican : sexe et cupidité.

Mais dans un travail ainsi soigné, rien ne pouvait jeter une lumière néfaste sur monseigneur Ricca, alors responsable de la structure qui reçoit les hauts prélats et où le même pape François qui a choisi d’y habiter, c’est à dire Sancta Marta (Sainte Marthe).

Pourtant le « Relationem »  dénonce de puissant et profondes crevasses dans le Saint-synode.Le dossier remis une copie unique à Joseph Ratzinger et transmis à son successeur. Quelques-uns de ses documents à la magistrature, comme le réseau de prostitution masculine entre séminaristes et choristes à qui, il s'adressait à Ange Balducci, l'arbitre de toutes les adjudications italiennes et gentilhomme de Sa Sainteté, furent interceptés, alors qu'il était au sommet à l'Immeuble Chigi pour se renseigner sur les performances des garçons. Il y a aussi le centre pour massages Priscilla, lié à Marco Simeon le protégé du cardinal Tarcisio Bertone, arrivé aux plus haut niveau du Rai. Peu à peu, l'enquête a reconstruit une carte d'auberges, saunes et club pour rencontres gay, fréquenté par des personnalités ayant des positions clé dans l'administration vaticane.

De ces de relations inavouables, cependant, se trouve un enchevêtrement de chantages, capables de tenir en échec toute la hiérarchie ecclésiastique. Dans l'accusatif latin, les chantages venaient "impropriam définis influentiam", terme ancien, rappelle le crime moderne des "trafic d'influences" :

 C'est le crime des lobbys illicites qui s'emparent des institutions. C'est la menace du scandale,  arrivéant sans conditionà ce stade, et qui domine l'appareil financier pontifical.

La grande articulation est l'IOR, l'institut des Œuvres de Religion, une banque offshore qui a toujours survécu aux tentatives d’épuration :

une constante trame de l'après-guerre, en passant par Michele Sindona, Roberto Calvi e l'Enimont. Jusqu'aux dernières strates d'argent recyclés part les mafieux, escrocs, banqueroutiers et fraudeurs :

une banque mise à disposition, qui a su conquérir la confiance des prélats. L'impression diffuse, est que les magistrats aient découvert dans la moindre mesure, une structure noire, qui cache des capitaux énormes et douteux, pendant que les enquêteurs sont en train d'élargir déjà à l'APSA, un patrimoine apostolique immense, avec des investissements en immeubles de luxe et paradis fiscaux.

La lutte intestine pour le contrôle de l'institut, s’est combattu en parallèle aux tentatives de la rendre plus transparente, dans le respect des lois internationales. Ce ne fut pas un hasard si, sur ce front, on est enregistré la première apparition du Corbeau dès janvier 2012, une lettre de monsignor Attilio Nicora. Dans le texte il citait les "défenses des prérogatives de l'IOR" et le danger sur la réputation du Sainte Siège."

En peu de mois il a y eu une course frénétique "aux fauteuils" qui gardent le coffre-fort. La commission des trois cardinaux a tâché de mettre des visages  en champ visuel. Il a tenté de les subdiviser par ordres - jésuites, salésiens - et pour origine géographique – Liguri, et Milanaise - jusqu'à se rendre compte que tout était transféré dans un conglomérat transversal en des frontières opaques. Au centre, le rôle de Bertone, le secrétaire d'État ce qu'il a fait à Gênes, est le point de référence pour les décisions les plus importantes.