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LE MYSTERES DES ETOILES

Au milieu de cette nuit j’ai vu les étoiles, je les ai vues des yeux de mon âme, j’ai compris ce qu’elles sont, des soleils lointains, et j’ai pensé aussitôt que ces lointains soleils éclairent des paradis terrestres[1].

Je me suis dit ceci : Puisque notre soleil a été fait pour éclairer un paradis, les autres soleils ont dû être fait pour éclairer d’autres paradis. Ceux-ci ont été conservés pour faire contre-poids à celui qui est perdu. Le notre a été perdu par la faute de nos premiers parents et par la malice de Satan, voilà pourquoi Satan en est le prince. Les autres ont été conservés par la grâce de Dieu, voilà pourquoi Dieu en est le Roi. Le ciel visible est fait pour peupler le Ciel invisible. Le soleil et les étoiles éclairent les innombrables familles du Père céleste…

Saint Thomas dit donc que Dieu pour représenter sa Bonté devait multiplier les créatures. M’inspirant de sa pensée, allant jusqu’au bout de son raisonnement, je dis que Dieu pour représenter sa Bonté autant que possible devait multiplier les espèces humaines…

« Que plusieurs soleils valent mieux qu’un pour manifester et communiquer la Bonté de Dieu. »…

Si l’un de ces paradis vient à subir la souillure du péché par un effet de l’humaine faiblesse et de la malice du diable, les autres resteront intacts, grâce à Dieu, ils se construiront selon le plan de Dieu.

Dieu sera glorifié magnifiquement dans sa Puissance,

dans sa Sagesse,

dans sa Bonté.

Dieu glorifie sa puissance autant que possible en réalisant sa volonté de deux manières :

En étendue dans les paradis conservés,

En profondeur dans le paradis perdu.

Dans les paradis conservés Dieu glorifie sa puissance en réalisant le plan qu’il avait conçu. Chaque paradis terrestre est l’exécution d’un plan de Dieu. Dieu voulait établir ses enfants dans l’état de justice de telle et telle manière. Il a réalisé sa volonté malgré Satan…

Dieu est bon, souverainement bon, voilà pourquoi il a horreur, une souveraine horreur du mal : il le réduit le plus possible dans l’Univers. Il n’a fait qu’un champ de bataille et il a multiplié les champs de paix, il a multiplié les paradis, les a semés à profusion dans les cieux, pour communiquer à profusion sa joie de vivre. Voilà pourquoi l’Univers est bon, très bon, il glorifie magnifiquement la Bonté de son Auteur…

Il me dit au psaume XVIII : « Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’œuvre de ses mains. »

Je lis au psaume 146 que « Dieu compte la multitude de étoiles et qu’il les appellent toutes par leur nom[2]. »…

Comme vous, mon cher frère, je crois à la pluralité des mondes… Je crois que toutes les étoiles sont des soleils, que toutes, sans aucune exception, possèdent des planètes habitées…

Mes enfants dit Jésus, … Un jour que j’étais à table chez un pharisien, un des convives fit cette pieuse réflexion : Heureux celui qui prendra part au banquet dans le royaume de Dieu !…

Cette parabole rapportée par saint Luc au chapitre XIV de son évangile a beaucoup embarrassé les exégètes…

Les invités de la Ville sont les habitants de la Terre … Les invitées de la campagne sont les habitants des autres Terres : ils s’unissent en une grande catégorie d’une docilité idéale…

(C’est Jésus qui parle au père Jourdain Py et sa communauté). Cela rejoint les révélations d’Anne Catherine Emmerich, et bien sûr Clive Lewis dans sa Trilogie Cosmique)

(C’est Jésus qui parle)

J’ai voulu désigner ici les immenses multitudes d’élus qui vont dans le royaume de Dieu qui vont dans le royaume de Dieu par le chemin aisé de la justice originelle.

Leur point de départ n’est pas le même que le votre. Vous venez « de la Ville », c’est-à-dire du paradis perdu que j’ai arrosé de mon sang pour le purifier : honneur incomparable qui l’anoblit divinement. Eux viennent « de la Campagne », c’est-à-dire des paradis conservés moins nobles malgré leur innocence, parce qu’ils n’ont pas été arrosés par mon Sang Précieux. Les paradis comparés à la Terre sont comme les provinces comparées à la capitale.

Leur état de santé n’est pas le même que le votre. Vous êtes dans l’état de déchéance plein d’infirmités corporelles et spirituelles. Ils sont dans l’état de justice exempt d’infirmités. Leur état de santé  est rapport au vôtre ce qu’est la santé par rapport à la maladie.

Enfin leur invitation diffère beaucoup de la vôtre. Votre invitation ne vous force pas. Je vous appelle tous au Paradis, tous, sans exception mais je ne vous y mènerai pas malgré vous. Je vous laisse libres de répondre à mon appel ou de le repousser.

Pour les paradisiens ce n’est pas la même chose. En les invitant au Paradis central, je les mets dans l’heureuse nécessité d’y aller. Je dis à me serviteurs les anges « compella intiare », forcez-les d’entrer. Cette invitation pressante n’est pas autre chose que leur état de santé : l’état de justice. Grâce à cet état d’équilibre qu’ils ont reçu en naissant, ils font le bien sans effort, ils s’envolent vers les fleurs et l’oiseau vers l’azur.

Mais lorsqu’ils seront arrivés dans la Salle du festin ils y seront placés après vous, ils seront les citoyens ordinaires du Royaume de Dieu, ils constitueront le centre de notre grande République…

La priorité donnée à la ville sur la Campagne n’indique pas une priorité de temps mais une priorité de rang. Les autres terres, figurées par la Campagne sont peuplées en même temps que notre terre figurée par la Ville. Il y a des terres qui ont été peuplées avant la nôtre, il y en a qui seront peuplées après la nôtre.

L’homme qui a cent brebis représente le plus riche des bergers : Dieu. Les cents brebis représentent les espèces humaines créées par Dieu dans l’état de justice et placées dans l’orbite des soleils. Le chiffre cent est un chiffre rond qui indique une plénitude, l’immense multitude des paradis terrestre éclairés par l’immense multitude des soleils[3]…

« Je suis, dites-vous, le Bon Pasteur, je connais me brebis et mes brebis me connaissent… et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie, il faut aussi que je les amène et elles entendront ma voix et il y aura une seule bergerie et un seul Berger. (En saint Jean X)… Elles sont donc d’autre bergeries, situées sur d’autres terres, dans l’orbite d’autres soleils…

Elles n’ont pas quitté les sommets où je les ai placées, où je les ai laissées pour venir vous chercher, les sommets de la justice originelle. Elles y trouvent le pâturage que je leur ai préparé : l’innocente félicité du paradis terrestre. Je suis, comme Dieu, avec mon Père et notre Esprit, leur invisible Berger. Elles entendent ma voix divine pendant le temps de leur épreuve et lorsque leur épreuve est achevée, elles entendent ma voix humaine…

Je n’ai pas voulu vous annoncer l’unité des peuples de la terre, j’ai voulu vous annoncer l’unité de Peuples du Ciel.

Cette Maison royale est le rendez-vous de toutes mes brebis. Elles possèdent autant de demeures distinctes que je possède de bergeries terrestres : chaque bergerie terrestre se bâtit une Cité dans la Bergerie céleste. Et la Capitale des Cités célestes sera bâtie par les brebis de cette bergerie-ci : les brebis perdues. Puisqu’elles sont à la peine dans le temps de l’épreuve, elles seront à l’honneur dans le temps de la récompense. Leur Cité, la Jérusalem nouvelle dominera toutes les autres qui leur seront leur apanage…

La Terre est le centre du monde spirituel, la Reine de l’Univers, la Mère de ses rois. Les plus vives lumières et les ombres les plus noires, sont réunies sur la Terre. Notre petite planète est le champ de bataille magnifique ! Tous les mondes gravitent autour d’elles pour la contempler, ils seront donnés, ils se donneront d’eux-mêmes en récompense à ses vainqueurs. E, lisant votre parabole des mines, Christ-Roi, j’ai compris que les étoiles sont bien réellement la couronne de la Terre, puisque vous nous les donnerez à la fin du monde comme les diamants de notre couronne, vous nous donnerez les royaumes qui sont dans leur orbite…

Vous voyez, chères petites brebis, que mes deux Testaments renferment la même vue d’ensemble de l’Univers : la Royauté de la Terre, l’élection singulière de notre petite planète :

Je l’aie élue entre toutes… préélue…

« Dieu veut réunir toutes choses dans le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. » (Ep. I, 10)

« Je fléchis le genoux devant le Père de qui tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre » (Ep. III, 14). Les familles qui sont dans les cieux ne sont pas toutes de la même espèce. IL y a les familles humaines, sœurs de la nôtre. Il y a aussi les familles angéliques… De même que chaque membre de notre famille terrestre peut engendrer son semblable, ainsi chaque membre des familles célestes peut engendrer son semblable. Notre manière d’engendrer n’est pas la seule possible. Une foule d’autres sont possibles.

Voici un passage de saint Ambroise … « Auprès de leurs légions innombrables, dit-il, toutes les nations de la terre ne sont  comparables qu’à une goutte d’eau tombée d’un vase rempli jusqu’au bord. En effet, de même que le ciel est tellement grand que la terre auprès de lui n’est qu’un point imperceptible dans l’immensité, ainsi en est-il des créatures qui la remplissent par rapport à celles qui peuplent ce bas monde[4]. »

(Dans le livre de l’Apocalypse au chapitre VII,  Après cela, dit-il je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue se tenant debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches et des palmes à la main… « Ceux-ci sont ceux qui viennent de la grande tribulation. Ils ont lavés leurs robes et le sont blanchies dans le sang de l’Agneau…

Cette scène céleste n’est pas autre chose qu’une présentation : la présentation de toutes mes brebis. Celles qui viennent de la Terre sont présentées à mon disciple de façon à lui faire comprendre qu’elles n’arrivent pas toutes seules…

Puisque les élus de la terre ont été présentés à saint Jean comme un groupe particulier venant « de la grande tribulation » on lui a donné à entendre qu’il y avait d’autres groupes d’élus venant d’autres terres demeurées dans les joies de l’innocence…